Acheronta  - Revista de Psicoanálisis y Cultura
La "note bleue"
Alain Didier-Weill

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La musique requiert de moi deux positions subjectives: une première position par laquelle j’attens le retour du rythme, qui soutient le mouvement de la danse, et une seconde position, d’ordre extatique, qui me pousse à attendre l’appel d’une certaine note qui n’est pas encore là, mais dont la tension, produite par la rencontre entre l’harmonie et les notes mélodiques dejà jouées, me fait supposer qu’il n’est pas vain de l’attendre.

Cette capacité d’aatendre cette note me paraît fondamentalement correspondre à ce qui s’appelle <<l’espoir >>, à ceci près qu’il en s’agit pas de l’espoir en quelque chose dont je connaîtrais déjà le contenu –l’espoir du << grand soir >> -- mais de l’espoir en queque chose en quoi je sais espérer, bien que j’ignore en quoi il consiste..

Si le jeu d’un musicien est tel qu’il me permet, parfois, d’entendre cette "note bleue" (1), j’ apprends que je néspérais pas en vain: en ceci, cette note bleue diffère du mot d’esprit, qui lorsqu’il survient me prend nécessairement au dépourvu, puisque j’étais, quand survient la note bleue, déjà pourvu de léspoir de l’entendre.

La reconnaissance que j’ai envers elle si elle vient à résonner tient à ce que le ravissement qu’elle me dispense est littéral. Elle me ravit au monde spéculaire dnas lequel j’etais et me fair franchir un seuil que, sans elle, je náurais sans doute pas osé franchir – seuil d’un monde dont la nouveauté extrême tient à ce que, en lui, règne le pouvoir de l’inouï: pouvoir de me réveiller, en m’apprenant que tout ce que je pouvais ouïr de sensé jusque - là était, sans que je le sache, sous l’ascendant de l’inouï.

Le transfert sur cette absente qu’est la note bleue est ainsi lié à l’attente d’un signifiant dépouillé de tout sens, auprès duquel toutes les autres notes articulées représentaient le sujet que j’ignorais être.

L’interprétation psychanalytique peut - elle faire entendre un tel signifiant? Lacan a abordé cette question dans son dernier séminaire, "L’insu que sait de l’une - bévue s’aile à mourre" en se demandant comment peut être introduit un signifiant qui "réveille" le sujet: "un signifiant nouveau [...] qui n’aurait aucune espèce de sens [...] qui nous ouvrirait à ce que j’appelle le réel [...] "

À cet égard, il oppose la science et la poésie: "La science, observe - t - il, provoque un réveil, mais un réveil difficile et suspect". Èvoquant quelque lignes plus loin la poésie, il dit ceci: "Il n’y a que la poésie qui permette l’interprétation [...] poésie qui est effet de sens mais aussi bien effet de trou".

Cette référence à la poésie n’est - t - elle pas le chemin par lequel Lacan en appelle à la musique, pour autant que la poésie incarne cette possibilité du langage de se soustraire à la prose pour faire entendre ce caractère intraduisible du musical dont les mots sont potentiellement porteurs?.

Ainsi le sujet, représenté par la chaîne mélodique auprès de la note bleue, est - il, dans un instant extatique, arraché au temps historique pour rencontrer ce grain d’éternité (2) d’où il peut apercevoir que le rythme temporel recoit son véritable souffle.

Pas de rythme, en effet, s’il n’existe pas une note – cette note bleue, ayant le pouvoir absolu d’abolir le rythme, pour faire entendre un silence fondamental. De ce silence surabondant de sens que peut faire entendre la note bleue, un mélomane a su élégamment parler, en disant que, dans le bref silence succédant à l’arrêt d’un concerto de Mozart, c' était alors "Mozart " qu’on entendait.

Mais cet instant d’éternité qu’une note fait surgir n’a qu’un temps. Il est limité par cette limite qui est imposée au sujet par ce qui va introduire chez lui un tout autre type de transfert: un transfert pulsatile causé par la pulsation rythmique.

Notes

  1. A. Didier - Weill, intervention au séminaire de Jacques Lacan, "L’insu que sait de l’une - bévue s’aile à mourre", 21 décembre 1076; "De quatre temps subjectivants dans la musique", Ornicar ? n 8, hiver 1976 - 1977 ; "Point de vue psychanalytique sur la musique", Revue de musicothérapie, n 4, 1984; "Brève remarque psychanalytique sur la musique", Revue de musicothérapie,, n 6 1986.

  2. Au sujet de cette expérience d’immortalité, voir l’article de J. Rousseau - Dujardin, Génération de la musique>>, in Dixièmes Rencontres psychanalytiques...., op cit


LA "NOTA AZUL"

La música requiere de mí entonces dos posiciones subjetivas: una primera posición por la cual yo espero el retorno del ritmo que sostiene el movimiento de la danza, y una segunda posición de orden extático que me empuja a esperar el llamado de una cierta nota que no está aún allí, pero de la que la tensión, producida por el encuentro entre la armonía y las notas melódicas ya jugadas, me hace suponer que no es en vano esperarla.

Esta capacidad de eperar esta nota me parece corresponder fundamentalmente a lo que se llama la "esperanza", precisando que no se trata de la esperanza en algo de lo que conocería ya el contenido – La esperanza de la "gran tarde" -- sino de la esperanza en algo en que yo sé esperar, aunque ignore absolutamente en qué cosiste.

Si el tocar de un músico es tal que me permite, a veces, escuchar esta "nota azul" (1), aprendo que no esperaba en vano: en esto, esta nota azul difiere de un chiste que, cuando él sobreviene me toma necesariamente de sorpresa, mientras que estaba, cuando sobreviene la nota azul, ya provisto de la esperanza de escucharla.

El reconocimiento que tengo hacia ella si ella viene a resonar se basa en que la alegría que ella me dispensa es literal. Ella me saca del mundo especular en el que estaba y me hace franquear un umbral que, sin ella, yo no habría osado sin duda franquear. – umbral de un mundo del que la novedad extrema se basa en esto que, en él reina el poder de lo inaudito, (inaudible), poder despertarme, enseñándome que todo lo que yo podía escuchar de sensato hasta allí estaba, sin que yo lo sepa, bajo el ascendiente de lo inaudito (inaudible).

La transferencia sobre esta ausente que es la nota azul está de este modo ligada a la espera de un significante desprovisto de todo sentido, alrededor del cual todas las otras notas articuladas representarían el sujeto que yo ignoraba ser.

¿ La interpretación psicoanalítica puede hacer escuchar un significante tal? Lacan ha abordado esta cuestión en su último seminario "L’insu que sait de l’une – bévue s’aile à mourre" preguntándose cómo puede ser introducido un significante que "despierte" el sujeto: "un significante nuevo […] que no tendría ninguna especie de sentido[…] que nos abriría a lo que yo llamo el real[…]"

Respecto a esto, él opone la ciencia y la poesía: << La ciencia, observa, él, provoca un despertar, pero un despertar difícil y sospechoso.>> Evocando algunas líneas más lejos la poesía, él dice esto: << No hay como la poesía que permita la interpretación […] poesía que es efecto de sentido pero también efecto de agujero.>>

¿ Esta referencia a la poesía no es el camino por el cual Lacan llama a la música, en la medida que la poesía encarna esta posibilidad del lenguaje de sustraerse a la prosa para hacer escuchar este carácter intraducible de lo musical del que las palabras son potencialmente portadoras?

Así el sujeto, representado por la cadena melódica alrededor de la nota azul, está él, en un instante extático, arrancado al tiempo histórico para reencontrar este grano de eternidad (2) desde donde él puede percibir que el ritmo temporal recibe su verdadero soplo.

No hay ritmo, en efecto, si no existe una nota – esta nota azul-- teniendo el poder absoluto de abolir el ritmo, para hacer escuchar un silencio fundamental, De este silencio sobreabundante de sentido que puede hacer escuchar la nota azul, un melómano ha sabido hablar elegantemente, diciendoque, en el breve silencio que sucede al cese de un concierto de Mozart, es entonces "Mozart" que se escuchaba.

Pero este instante de eternidad que una nota hace surgir n o tiene más que un tiempo. Está limitado por este límite que es impuesto al sujeto por lo que va a introducir en él un tipo de transferencia completamente otro: una transferencia pulsátil causada por la pulsación rítmica.

Notas

  1. A. Didier – Weill, intervención el el seminario de Jacques Lacan "L’ insu qui sait de L’une – bèvue s’aile à mourre", 21 de diciembre de 1976; "De quatre temps subjectivants dans la musique" Ornicar, n 8, invierno 1976 – 1977 ; "Point de vue psychanalytique sur la musique", Revue de musicothérapie, n 4 1984 ; "Brève remarque psychanalytique sur la musique" Revue de musicothérapie n 6, 1986.

  2. Sobre el tema de esta experiencia de inmortalidad, ver el artículo de J. Rousseau Dujardin, "Génération de la musique", en Dixièmes rencontres psychanalytiques… op cit.

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Revista de Psicoanálisis y Cultura
Número 18 - Diciembre 2003
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